Créé en 1901, le Prix Nobel récompense chaque année des personnes qui ont rendu de grands services à l’humanité. Dans le domaine de la littérature, trois écrivains français se sont vu attribuer ce prix prestigieux au cours de ce premier quart de siècle : Jean-Marie Gustave Le Clézio en 2008, Patrick Modiano en 2014 et Annie Ernaux en 2022. Est-ce un signe de la vitalité de la littérature française ? Certes, mais surtout de la dimension universelle qui caractérise l’œuvre littéraire de chacun de ces trois auteurs. 

Les romans et les nouvelles de Jean-Marie Gustave Le Clézio reflètent l’identité culturelle multiple de l’auteur, une identité qui ne cesse de se nourrir de voyages et d’expériences diverses. Ils explorent des thématiques comme la remise en cause du monde occidental, la quête des origines, le rapport aux cultures minoritaires ou encore la nature et l’écologie. De ses premiers romans jusqu’à Avers, le recueil de nouvelles qu’il a publié il y a quelques mois, Le Clézio poursuit dans la voie de donner de la visibilité aux exclus, et c’est sans doute ce qui a incité le jury du prix Nobel à le distinguer en 2008 en tant que « écrivain de la rupture, de l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, l'explorateur d'une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante ». 

Si l’œuvre leclézienne embrasse le monde, la plume de Patrick Modiano se sépare rarement des rues de Paris et des fantômes qui les hantent. L’auteur de La Place de l’Étoile, Un pedigree et de bien d’autres romans aime reconstituer le destin de personnages disparus, en rendant floue la frontière entre fiction et réalité. Le Paris de l’Occupation est sa principale matière romanesque mais pas dans l’optique d’en montrer les héros : Modiano dépeint la vie d'individus ordinaires confrontés au tragique de l'histoire et agissant de manière aléatoire ou opaque. L’Académie suédoise a tenu à le récompenser « pour son art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation ». 

Première femme française lauréate d’un Nobel de littérature, Annie Ernaux a été couronnée « pour le courage et l'acuité clinique dont elle fait preuve pour révéler les racines, la distanciation et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ». Partant du constat des différences sociales, Ernaux bâtit une œuvre « auto-socio-biographique » marquée par un engagement féministe et par la dénonciation de mécanismes sociaux pervers. Les Années, l’une de ses œuvres majeures, relèvent  à la fois de l’autobiographie et de l'enquête sociologique : à travers le récit de souvenirs personnels, d’événements politiques et de faits divers, l’autrice raconte sa vie en même temps que la France. Selon Lorenzo Flabbi, éditeur et traducteur en italien des œuvres ernauxiennes «  Les Années est un livre qui a changé les paradigmes de l’autobiographie.[…] On n’a plus jamais écrit de la même façon l’histoire de soi-même après la sortie de ce chef d’œuvre ». 

Immagine in apertura: Karl Schoendorfer / Shutterstock.

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